Exo Exo, Paris – Artorama 2022, Antoine Donzeaud

Artorama 2022
Antoine Donzeaud

Friche La Belle de Mai
August 25 – 28, 2022

Request preview
Gaspar Willmann

Exo Exo at Artorama 2022 with new work by Antoine Donzeaud
Gaspar Willmann

Antoine Donzeaud, Are you okay please be okay, 2022
Peinture acrylique et aérosol sur PVC, video HD sur écran TV (2’30’’, muette), video HD sur écran TV (2’55’’, son), aluminium, métal, chaînes, câbles, moquette
Dimensions variables
Inquire
Gaspar Willmann

Exo Exo at Artorama 2022 with new work by Antoine Donzeaud
Gaspar Willmann

Antoine Donzeaud, I look to you, 2022
Video HD, écran TV, metal
2'30'', muette
Inquire
Gaspar Willmann

Antoine Donzeaud, You give me a call?, 2022
Video HD, écran TV, metal
2'55'', son
Inquire
Gaspar Willmann

Antoine Donzeaud, You give me a call?, 2022
Video HD, écran TV, metal
2'55'', son
Inquire

- Oui ?
- Antoine, j’ai vu ton solo en rêve !
- Quoi ?!
- J’ai rêvé de ton prochain projet d’expo.
- Raconte !
- En fait, ton installation ça serait des petits enclos, intimes, personnalisés, qui rappelleraient un chez soi. Ce ne serait pas froid, mais au contraire doux et accueillant. On aurait envie d’y entrer comme on entrerait chez quelqu’un, de s’asseoir avec ces gens qui pleurent, de leur parler, pas juste de leur tenir compagnie pendant qu’on transite entre deux lieux, tu vois. Comme une bulle ou un refuge mais qui s’offrirait par ses ouvertures, ses transparences. Quelque chose qui ne se casserait pas, mais nous soulèverait et nous emporterait.

Antoine est obsédé par les gens qui pleurent. Ceux qui pleurent tout simplement, dans les livres, les mangas, les séries ou les films, mais aussi ceux qui se montrent et se racontent pleurer sur les réseaux, Instagram, TikTok, les mèmes sur Internet, les NFT, ce que ces larmes créent comme images et comme icônes.

Son sujet en fait, c’est l’écriture de l’intime et plus précisément de la tristesse. Pas de comment on la dépasse ou la traverse mais de comment on la vit, deep down au fond de nos tripes, ce qu’elle nous ôte de discernement et de jugement, ce qu’elle nous offre d’imaginaire.

Dans ses installations ou dans ses vidéos, Antoine veut parler de ce trou en nous tous.tes, si profond. Mais la tristesse, elle se cache partout. Alors pour qu’elle ne nous échappe pas, Antoine la sème et la disperse dans un monde fait de chambres à coucher, de lits débraillés et d’écrans tv. Il veut qu’on la voit cette tristesse, qu’on s’en saisisse, qu’on tombe dessus. Il veut parler de nous.

Je lui raconte que ce ‘nous’, dans mon rêve, c’est comme un grand boyau. Comme une substance organique, une tripe. C’est une alcôve qui pourrait aussi bien être un autel qu’un temple à la mélancolie.

– Elisa Rigoulet