Aiguiser nos larmes
Camille Soualem

Exo Exo, Paris
January 20 – February 18, 2023

Press Contemporary Art Daily | Art Viewer

Camille Soualem, Aiguiser nos larmes, 2023
Exo Exo, Paris

Camille Soualem, Aiguiser nos larmes, 2023
Exo Exo, Paris

Camille Soualem, Aiguiser nos larmes, 2023
Exo Exo, Paris

Camille Soualem, Aiguiser nos larmes, 2023
Exo Exo, Paris
Camille Soualem
Camille Soualem, Les gardiennes, 2023
Oil on canvas
150 x 200 cm
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Camille Soualem, Aiguiser nos larmes, 2023
Exo Exo, Paris

Camille Soualem, Aiguiser nos larmes, 2023
Exo Exo, Paris
Camille Soualem
Camille Soualem, Les règles, 2022
Oil on canvas
73 x 60 cm
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Camille Soualem, Aiguiser nos larmes, 2023
Exo Exo, Paris
Camille Soualem
Camille Soualem, La vacuité et le vent, 2023
Oil on canvas
97 x 130 cm
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Camille Soualem
Camille Soualem, Les limites, 2022
Oil on canvas
46 x 38 cm
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Camille Soualem, Aiguiser nos larmes, 2023
Exo Exo, Paris
Camille Soualem
Camille Soualem, Aiguiser nos larmes 1, 2023
Paper mâché, jesmonite, acrylic, mirror
75 x 65 x 10 cm
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Camille Soualem
Camille Soualem, Aiguiser nos larmes 2, 2023
Paper mâché, jesmonite, acrylic, mirror
112 x 42 x 8 cm
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Camille Soualem
Camille Soualem, Le chant, 2023
Paper mâché, jesmonite, acrylic, screen print on paper
120 x 168 x 38 cm
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Camille Soualem, Aiguiser nos larmes, 2023
Exo Exo, Paris



‘Fear walks with me but doesn’t lead me’

‘Aiguiser les larmes’ (Sharpen the tears) was the first title of Camille’s show. Then after talking, we decided to include us all in this movement, to throw ourselves in. It is then our tears she speaks about and the path to follow to turn them into weapons.

Because it is about us. About the necessity to look ourselves in the mirror. Except for Camille, mirrors are not instruments of the vanity or the degradation of the feminine representation, but powerful tools of reflexion. Emancipators, they allow us to confront, realize, watch and learn.

‘I hold my flaws close to my heart like a newborn’

There is a sense of resistance in Camille’s paintings, restraint and discretion. Her figures are sitting or laying in a moment of contemplation. At the same time these naked bodies exude a certain brutality, the affirmation of their physicality, their anchorage. ‘I sense something strong’, Antoine told me several times. ‘Of a naive beauty yet super deep at the same time’.

Camille’s subjects combine something profoundly intimate with something deeply rooted in others. It is in this magical space between the group and the self that her work operates. Camped in ultra classic poses, her characters seem set up in silence. However it is all about dialogues and exchanges. Warriors, men and women, wind sometimes lift up their hair as to remind us that the body is a talkative force.

What interests Camille is precisely the defense mecanisms of our bodies, our minds and our environments, both in everyday life as in the social and feminist battles. Bodies are at the core. They are territories to reconquer and fully inhabit. All around, an arid nature bathes their flesh in color with a ferocious desire for tenderness.

‘If I survive it is by making love with the elegance of great octopuses’

At the center, the table takes the shape of an anemone or an urchin. It stings if one gets too close. Limits are important. With Camille, they are mostly positive. Paintings are mirrors, objects are weapons, texts are their voices. It is the improbable dance of a fertile world hurting itself to the desert and thirst.

– Elisa Rigoulet, january 2023



‘La peur m’accompagne mais ne me guide pas’

‘Aiguiser les larmes’ était le premier titre de l’exposition de Camille. Et puis en discutant, nous avons décidé de nous inclure tous et toutes dans ce mouvement, de nous y jeter. Ce sont donc de nos larmes dont elle nous parle ici et du chemin pour en faire des armes.

Car il s’agit bien de nous. De la nécessité de nous regarder dans des miroirs. Sauf que chez Camille, les miroirs ne sont pas des instruments de vanité ou de dégradation de la représentation féminine, mais de puissants outils de réflexion. Emancipateurs, ils permettent d’affronter, prendre conscience, regarder et apprendre.

‘Je sers mes faiblesses au plus près de mon cœur comme un nouveau-né’

Il y a de la résistance dans la peinture de Camille, une retenue, une discrétion. Ses figures sont comme assises ou étendues dans un moment de contemplation. En même temps, il s’en dégage la brutalité des corps nus, l’affirmation de leur physicalité, leur ancrage. ‘Je sens quelque chose de fort’ m’a répété plusieurs fois Antoine. ‘D’une beauté naïve et super deep en même temps’.

Les sujets de Camille mêlent en eux du profondément intime et du profondément à l’autre. C’est dans cet espace magique entre le groupe et le soi que son travail opère. Dans leurs poses ultra classiques, frontales, ses personnages semblent installé.e.s dans le silence. Pourtant, il ne s’agit que de dialogues et d’échanges. Guerriers et guerrières, du vent soulève parfois leurs cheveux pour nous rappeler que le corps est une force bavarde.

Ce qui intéresse Camille, ce sont précisément les mécanismes de défense de nos corps, de nos esprits et de nos environnements dans la vie de tous les jours comme dans les luttes sociales et féministes. Les corps sont au centre. Ils sont le territoire à reconquérir et à habiter entièrement. Partout autour, une nature aride irise leur chair dans un désir féroce de tendresse.

‘Si je survis c’est en faisant l’amour avec l’élégance des grandes pieuvres’

Au centre, la table prend la forme d’une anémone ou d’un oursin. Elle pique si l'on s’en approche. C’est important la limite. Chez Camille, c’est surtout positif. Les peintures sont des miroirs, les objets sont des armes, les textes sont leurs voix. C’est l’incroyable danse d’un monde fertile qui se heurte à la soif et au désert.

– Elisa Rigoulet, janvier 2023